J’ai toujours eu une grande fascination pour les écrivains.
Leur créativité, leur capacité à jouer avec les mots, à connecter avec leur moi profond et leur sagesse, consacrer des années – voire parfois même une vie entière – malgré leur incertitude absolue de résultat ou d’accomplissement, souvent sans rentrée d’argent pendant un certain temps, mais avec une foi, une force inexplicable de continuer à partager leur mission avec le reste du monde.
Evidemment, cette vision est un peu exagérée et romantisée. Mais cela ne change rien au fait que j’admire leur travail, leur investissement, et je trouve que cela nécessite courage, vulnérabilité et détermination.
J’ai également toujours romantisé les gens créatifs. D’abord, je pensais qu’ils avaient un don et un talent unique et particulier que moi je n’avais pas, c’était certain ! Je sais maintenant que ça n’est pas tout à fait juste. Je croyais aussi que c’était facile pour eux et spontané. Alors qu’en réalité cela demande du temps, des efforts et de l’investissement. Je pensais que la ‘mission de vie’ en général, ne se trouvait que dans la dévotion ultime, notamment à travers l’aide aux autres et qu’elle avait pour but de sauver le Monde. C’est quelque chose d’assez intimidant … Sans parler de la quantité de travail à fournir et de cet impression d’avoir un objectif impossible à atteindre. Cela peut mener à la dépression, la frustration, l’insatisfaction permanente…
Tant de choses à apprendre dans cette vie !
Et par moment, j’en arrive à penser que finalement, je suis bien. Telle que je suis. Je n’ai plus besoin d’essayer d’être parfaite car finalement, la perfection n’existe pas …
Au fil du temps, j’apprends à m’écouter, me respecter, comprendre mes besoins et profiter de la vie pour ce qu’elle est vraiment, sans constamment me comparer ou me sous-estimer… et en évitant de m’attacher au regard des autres …
Vu que je me considère comme une écolière de la vie, en introspection perpétuelle et en désir constant d’apprendre, ainsi qu’une perfectionniste en rémission, en quête de ma mission de vie et au désir d’être la plus authentique version de moi, j’avoue que je ne crache jamais sur un petit coup de pouce…
Alors, lorsque j’ai découvert cette vidéo, j’ai eu envie de la partager avec vous. Après tout, si cela me parle, il se peut aussi que cela vous parle aussi.
Il s’agit d’une lecture introductive de son livre BIG MAGIC (version française: « Comme par magie ») par Elizabeth Gilbert à Barnes & Noble, en 2015.
Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, Elizabeth Gilbert est l’auteur du livre ‘Eat, Pray and Love’, et de nombreux incroyables best-sellers. Elle est également connue pour son Ted Talk sur la créativité.
Suite à cela, j’ai également découvert l’interview de Elizabeth Gilbert, par Marie Forleo (entrepreneuse incroyable avec une énergie et une banane sans comparaison !).
L’interview est en anglais donc je vais traduire ici afin que tous mes amis francophones puissent, eux aussi, profiter de ces belles paroles et de la sagesse qui s’en dégage.
La peur de créer:
« Il y a des gens qui créent et font des choses intéressantes dans ce monde.
Et il y a des gens qui souhaiteraient créer et faire des choses intéressantes. Ils ont des idées et de l’inspiration, mais ils ne le font pas. Ils ont toujours des raisons très concrètes et articulées pour lesquelles ils ne font pas ces choses. Et les raisons sont réelles : difficultés financières, problèmes familiaux, manque de temps, vivre dans la mauvaise ville, ne pas avoir la bonne éducation, ne pas avoir les collaborateurs nécessaires,… il y a toujours des bonnes raisons pour ne pas être créatif ou se lancer dans un projet. Lorsque j’ai commencé à gratter pour comprendre ce qui se cache derrière cela : c’est toujours LA PEUR.
Une vie créative est un chemin pour les gens braves. Lorsque le courage meurt, la créativité meurt elle aussi.
Voici une liste d’exemples de nos peurs :
- Vous avez peur de ne pas avoir de talent,
- Peur d’être rejeté, critiqué, ridicule, incompris, ou pire encore : ignoré
- Peur qu’il n’y ait pas de ‘marché potentiel’ pour votre idée, donc inutile de même essayer de la tenter,
- Peur que quelqu’un d’autre la déjà fait, en mieux. Que tout le monde a déjà fait mieux
- Peur que quelqu’un vole votre idée donc autant la garder cachée en sécurité, dans la noirceur de vos pensées
- Peur de ne pas être pris au sérieux
- Peur que votre travail ne soit pas assez important spirituellement, artistiquement ou émotionnellement pour changer la vie de quelqu’un
- Peur que vos rêves soient embarrassants
- Peur de vous réveiller un jour en vous disant que tout était une perte de votre temps, argent et énergie
- Peur de ne pas être assez discipliné
- Peur de ne pas avoir assez d’espace de travail, de liberté financière, de temps à investir,…
- Peur de faire face à vos propres démons
- … d’être trop vieux, ou trop jeune … ETC …
Peur, peur, peur… tout fait tellement peur …
Sachez que la créativité est un chemin pour les gens braves, pas les gens sans peurs. (nb : ceux-là sont des sociopathes).
La bravoure signifie faire les choses, même avec la peur au ventre.
La peur est – et sera toujours là. Elle apparaît dès le moment où l’on souhaite innover, car elle a peur de la créativité… et elle déteste le royaume de l’incertitude !
Mais nous devons être vigilants dans notre façon d’aborder nos peurs. Ne pas essayer de les tuer. Car généralement, lorsque quelqu’un essaie de tuer ses peurs, il tue aussi sa créativité.
N’essayez pas de tuer la peur. Ne lui faite pas la guerre non plus… Car au moins vous la combattez, au moins elle se battra en retour. Lorsque vous vous relaxez, elle se relaxe également… »
A propos de l’originalité et de l’authenticité
Un mot pour ceux qui connaissent le syndrome de l’imposteur, ou ne se sentent jamais à la hauteur :
« Nous empruntons tous les uns des autres. Vous avez le droit d’ajouter votre pierre à l’édifice. Tout a déjà été fait avant, mais pas encore par vous. Et il n’y a rien de plus touchant que l’authenticité »
A propos d’aider les autres :
Pour ceux qui, comme moi, sont persuadé qu’il faut aider les autres pour valoir quelque chose :
« Mon art est le mien. Je crée parce que cela m’apporte de la JOIE, pas pour aider les autres. Il y a des meilleures façons d’aider les autres pour moi, comme être volontaire ou donner de l’argent.
Lorsque j’ai écrit ‘Eat, Pray and Love’ j’étais un gros bordel : à la recherche d’un peu de grâce et de résurrection dans ma propre vie. Par accident, j’ai également aidé les autres.
TOUT CE QUI VIENT DU CŒUR A LE POTENTIEL D’ AIDER LES AUTRES. » – Elizabeth Gilbert
Trouver sa ‘mission de vie’ :
Si comme moi, vous avez tendance à romantiser la réalité :
« Trouver votre vraie mission de vie, c’est aussi décider quel “sandwich de merde” vous souhaitez voir dans votre assiette. » (désolée, traduction littérale !)
« L’idée est la suivante : chaque recherche de mission de vie, peu importe si cela semble glamour et beau ou combien cela semble vital et incroyable, vient aussi avec son sandwich de merde
La question n’est pas de savoir ‘qu’est ce que j’aime ?’ mais plutôt qu’est ce que j’aime TELLEMENT que je peux m’imaginer manger le sandwich de merde qui vient avec ?!
Ne croyez pas que si vous y mettez tous les efforts du monde, vous obtiendrez exactement tout ce que vous avez toujours rêvé. On n’est plus des enfants. Il est temps de voir la vérité en face pour ce qu’elle est vraiment : même si vous y mettez tout votre temps et votre argent, il y a toujours une probabilité pour que cela fonctionne … OU PAS.
Avec cela en tête, ne crucifiez pas votre créativité en vous mettant en péril…
IL FAUT POUVOIR RECHERCHER SA MISSION DE VIE AVEC DES YEUX D ENFANT MAIS PAS DE FACON ENFANTINE -Elizabeth Gilbert
Garder ses yeux d’enfants = avec un désir énorme d’apprendre, de découvrir, prêts à laisser tomber l’amertume, et à accueillir la nouveauté
Mais ne pas être immature, à penser ‘je veux cela donc je l’aurai et si cela n’arrive pas, c’est trop injuste et c’est la faute des autres. – se rouler par terre – personne ne m’aime etc… ‘ »
Le perfectionnisme et le pouvoir de terminer ce qu’on entreprend :
« La seule raison pour laquelle j’ai terminé mon premier roman, c’est parce que j’ai pensé : ‘je ne souhaite pas être parfaite, je souhaite seulement terminer ce que j’ai commencé’.
Le perfectionnisme est un tueur en série. C’est en fait une peur déguisée. Ce n’est pas une vertu. D’ailleurs, un perfectionniste ne termine pas car il ne commence pas non plus.
CE QUI VOUS PERMETTRA DE TERMINER N ‘EST PAS LA DISCIPLINE MAIS LE PARDON (DE SOI). ” – Elizabeth Gilbert
A propos de l’échec :
« L’échec a une fonction, il vous demande si vous voulez continuer. »
Un dernier mot de sagesse pour la route :
ET SI RIEN n’ETAIT SACRé ?! Si rien n’était à prendre au sérieux, que tout était permis et que la vie est un jeu ???
J’espère que cela vous donne matière à réfléchir. Personnellement, cette interview m’a donné envie de lire son livre Big Magic, ainsi que de continuer à expérimenter, à suivre mon instinct et mes envies, à créer, toujours créer, et de vivre ma vie de façon toujours plus authentique !
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Axelle
Ça me rappelle le livre de Julia Cameron « Libérez votre créativité » qui est une programme en douze semaines, je ne sais pas si tu le connais mais ça reprend les mêmes idées, avec des exercices en plus pour les créatifs qui sont bloqués !
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Hey ça m’a lair super ! merci du conseil, je vais jeter un coup d’oeil!! 🙂 x
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